Pelé, Rai, Neymar… entre Paris et le Brésil, «l’histoire d’une admiration réciproque»
La journaliste brésilienne et docteure en Histoire sort un livre sur les liens entre son pays et Paris. Elle y consacre un chapitre au PSG et revient sur la relation contrariée entre Neymar et la France.
Journaliste au service brésilien de RFI depuis 1997, docteure en Histoire, Adriana Brandão publie « Les Brésiliens à Paris au fil des siècles et des arrondissements » (Éditions Chandeigne, broché, 352 pages, 23 euros). Elle consacre un court chapitre au PSG, le plus auriverde des clubs français, avec 31 compatriotes de Pelé recrutés depuis sa création en 1970. Neymar est le dernier en date, en 2017.
Comment s’est construit le lien historique entre le Brésil et le PSG ?
La France, comme d’autres pays européens, était fascinée par le football brésilien. En 1970, le Brésil a obtenu sa troisième Coupe du monde. Pour renforcer son équipe, il fallait des Brésiliens. Le PSG, dès sa création, a essayé de se professionnaliser. Il voulait d’abord Pelé qui n’a pas accepté. On peut au moins dire qu’il a été le premier sondé par le PSG. Le club a vraiment essayé de le faire venir. Après avoir décliné la proposition, il a alors proposé son ami Joel Camargo en 1971. Cela n’a pas vraiment marché. Paulo César dit qu’il est le premier Brésilien à avoir rejoint le Championnat de France, à Marseille, mais c’est Camargo le premier, même s’il n’est pas resté très longtemps. Il est reparti au bout de trois mois. Il ne s’est pas adapté par manque de professionnalisme selon lui. Il n’a disputé que deux matchs.
Le passage de Rai, de 1993 à 1998, marque-t-il la plus belle réussite d’un Brésilien au PSG ?
Oui, c’est l’histoire la plus marquante. Je le pense et les supporters parisiens le pensent aussi. Les adieux de Rai au Parc des Princes sont vraiment inoubliables et émouvants. Quand je revois encore aujourd’hui les images, je suis touchée. Il a longtemps été le Brésilien qui est resté le plus longtemps au club, il a été capitaine, a mis beaucoup de buts. C’est l’époque des Valdo, Ricardo, Leonardo, les Brésiliens les plus aimés par le public du Parc.
Quelle est l’image du PSG au Brésil ?
Il a une très bonne image. Le football français en général a une très bonne image. Il y a une rivalité historique entre les deux pays. C’est un adversaire que le Brésil respecte. Il y a eu plusieurs duels entre les deux pays lors des Coupes du monde et la France nous a toujours donné du mal, elle nous a même éliminés plusieurs fois ! La finale de la Coupe du monde 1998 reste dans les mémoires. Encore aujourd’hui, les Brésiliens disent que Jacques Chirac a acheté la victoire. Le malaise de Ronaldo n’a toujours pas d’explication. Lui aussi entretient le flou. Cette rivalité historique a commencé très tôt. La première fois qu’un club brésilien a évolué en Europe, c’est en France. En 1925, un club de São Paulo a joué contre l’équipe de France au stade Buffalo (à Montrouge), démoli depuis, devant 25000 personnes. Puis il a joué contre le Stade Français et il a encore gagné. Est née alors la légende des joueurs brésiliens géniaux qui jouaient comme ils dansaient. Le métissage était mis en valeur par la presse française. C’est le début de l’admiration et de la fascination. Entre la France et le Brésil, il existe une admiration réciproque.
Pourquoi les joueurs brésiliens s’adaptent-ils aussi vite et bien à la France, parlant souvent très bien la langue ?
À partir de son indépendance en 1822, le Brésil s’est tourné vers la France en cherchant un modèle pour développer sa culture. C’est en France que le Brésil a trouvé les sources de sa propre identité. Beaucoup d’artistes, de notables, d’écrivains, d’intellectuels arrivent en France à partir de 1822 pour se perfectionner et rentrent au Brésil après pour perpétuer ce qu’ils ont appris ici. La culture française a toujours été importante pour les Brésiliens, jusqu’à aujourd’hui.
Comment analysez-vous l’histoire d’amour contrariée entre Neymar et Paris ?
Neymar est l’exception qui confirme la règle. Il ne voudrait pas être là. Il voulait augmenter son aura, servir son image en passant par la France. Mais il veut désormais rentrer en Espagne. Il est un peu mystique et il pense que Paris ne lui a pas porté chance. Cela ne s’est pas passé comme prévu et il en est le premier responsable. Depuis ses débuts au Brésil, les Brésiliens disent que c’est un enfant gâté. Tout le monde pensait qu’il allait mûrir, devenir adulte. Mais il est resté un enfant gâté et il est le premier perdant de ça. C’est dommage, c’est un gâchis. Les Brésiliens ne le soutiennent plus.
Par Dominique Sévérac – Le Parisien – Décembre 2019
Dans les rues de Paris
Du siège du PCF, place du Colonel-Fabien, dessiné par Oscar Niemeyer (1907-2012), à la plaque apposée sur la façade de l’Hôtel Bedfort, rue de l’Arcade, qui rappelle la mort en ces murs du dernier empereur brésilien, Dom Pedro II (1825-1891), les signes du « compagnonnage heureux » entre la France et le Brésil, comme l’écrit Gilles Lapouge dans sa préface, forment un dense réseau à travers les rues de Paris. La journaliste et historienne Adriana Brandão les recense au fil de cette promenade savante, relevant chaque indice, interprétant les traces, réveillant, là où rien n’apparaît plus, les souvenirs et les archives. Richement illustré, regorgeant de surprises, ce livre passionnant invite à une initiation à l’histoire conjointe du Brésil et de Paris, ville ouverte, carrefour des pays lointains.
Florent Georgesco – Le Monde – Novembre 2019
Née au Brésil, Adriana Brandão, docteur en histoire, est venue en France en 1990 pour faire une thèse sur le paysage audiovisuel alternatif brésilien. Depuis, elle est installée à Paris, travaille à RFI et vient de publier Les Brésiliens à Paris. Rencontre.
Pourquoi un livre sur la présence des Brésiliens à Paris ?
C’est une commande des Editions Chandeigne. Cet ouvrage est le deuxième d’une série qui a commencé avec Les Portugais à Paris, un livre qui s’imposait, les Portugais étant la plus grande communauté étrangère en France.
Concernant les Brésiliens ?
C’est la permanence des échanges entre le Brésil et la France, qui est au coeur de cet ouvrage. Cette relation est née au XVIe siècle, date à laquelle le Brésil est entré dans la mapemonde. Depuis sa “découverte”par les Portugais, les Français l’ont fréquenté et ont noué des alliances avec les Indiens, qui sont les premiers à être venus à Paris. Il y a d’ailleurs une légende qui raconte qu’un couple, une Indienne, Paraguaçu, et un aventurier Portugais, Diogo Alvares, ont débarqué en France en 1528. Accueillis par Henri II et Catherine de Médicis, la jeune indienne a été baptisée du nom de Catherine Alvares par la reine. Ce mythe symbolise la rencontre et le rapprochement du Nouveau monde et du Vieux monde : la première lignée des Brésiliens a commencé par l’union d’une Indienne et d’un Portugais avec la bénédiction de la France.
Et après l’indépendance ?
Après l’indépendance, en 1822, les Brésiliens ont été plus nombreux à quitter leur pays pour s’installer en France car c’est ici qu’ils ont trouvé le modèle qu’ils cherchaient pour développer leur identité.
Cet ouvrage a dû nécessiter un énorme travail !
Oui, la commande du livre a été passée en 2014. Nous avons aussitôt établi une liste exhaustive des Brésiliens qui sont passés par Paris mais, derrière, il y a eu presque 5 années de travail.
Des recherches difficiles ?
Heureusement que nous sommes à Paris ! Le fonds de la Bibliothèque Nationale est incroyable. Ce qui m’a beaucoup aidé c’est qu’il y a une réelle tradition universitaire entre la France et le Brésil ; beaucoup de thèses sur les Brésiliens qui sont venus en France et sur les Français qui sont allés au Brésil. Toutes n’ont pas été publiées mais beaucoup d’entre elles ont été soutenues en France, elles sont donc disponibles ici. Gallica, la bibliothèque numérique de la BNF, m’a aussi était d’une grande aide.
Il existe également une plate-forme en ligne, issue d’un partenariat entre la BNF et la Bibliothèque nationale du Brésil, qui propose des documents sur la relation entre les deux pays. Bien sûr, j’ai lu de nombreuses biographies de Brésiliens qui sont passés par Paris comme Jorge Amado dont les mémoires ont été écrites dans son appartement parisien.
Dans toute cette somme d’événements, il y a-t-il un fait qui vous a particulièrement touchée ?
Oui, j’ai été impressionnée par la présence des Brésiliennes à Paris. Depuis le XIXe siècle, les plus indépendantes sont venues chercher la liberté qu’elles n’avaient pas dans leur pays, machiste et patriarcale. Je pense à l’écrivaine et poétesse, Nisia Floresta, considérée comme la pionnière du féminisme brésilien, qui entretenait des liens avec des intellectuels comme George Sand, Victor Hugo, Alexandre Dumas père, Alphonse de Lamartine et surtout Auguste Comte. Enormément de femmes ont quitté le Brésil pour échapper à la chape masculine qui les empêchait de vivre leur vie.
Plus tard, au début du XX e siècle, ce sont les militantes communistes qui sont arrivées. Leocadia Prestes, la mère d’un grand leader communiste, a mené à Paris une campagne internationale pour la libération de son fils emprisonné au Brésil et de sa belle-fille juive déportée dans un camp allemand. Elle n’a malheureusement pû sauver que son fils et l’enfant que sa belle-fille avait eu dans une prison allemande.
Vous évoquez aussi les nombreux exilés politiques ?
Oui, entre 1964 et 1985, époque de la dictature militaire, Paris a été la capitale des exilés brésiliens. Un des premiers a été l’ex-président Juscelino Kubitscheck, le bâtisseur de Brasília, qui a beaucoup souffert de son exil à Paris où il a passé une année. J’ai découvert une lettre qu’il avait adressée à ma grand-mère ils étaient de la même ville. J’ai d’ailleurs reproduit, dans mon ouvrage, le passage où il parle de la tristesse de son exil, de l’injustice que les militaires lui ont infligée, une lettre assez belle. Un souvenir personnel…
Par Marie Torres – Micmag.net – Décembre 2019
Adriana Brandão, historienne et journaliste, nous propose une promenade savante sur les traces des Brésiliens et Brésiliennes qui, depuis le XVIe siècle, ont séjourné à Paris. Intellectuels, politiques, féministes… Cet ouvrage, bien documenté et illustré, est une mine d’information.
«Nous n’avons pas voulu écrire un dictionnaire ou une encyclopédie mais offrir un ouvrage avec plusieurs ouvertures, plusieurs histoires, qui se lit un peu comme un roman et qui met l’accent sur l’éventail et la permanence des échanges entre le Brésil et la France.»
D’emblée, Adriana Brandão, auteur des Brésiliens à Paris, pose le décor : son livre n’est ni scolaire, ni ennuyeux même s’il nous apprend une multitude de faits et d’anecdotes historiques.
Cet ouvrage est en fait une balade touristique et historique dans les rues de Paris. D’un arrondissement à l’autre, d’un siècle à l’autre, on découvre, par exemple, qu’ici, à l’hôtel Belford, au 17, rue de l’Arcade dans le VIIIe, «a vécu ses derniers jours l’empereur du Brésil, dom Pedro II. Grand patriote, protecteur des sciences et des arts, ami de son peuple.» Il y est mort le 5 décembre 1891.
Un peu plus loin, toujours dans le même quartier, Le boeuf sur Toit. On connait tous, au moins de nom, ce cabaret qui a été le lieu de rendez-vous de l’intelligentsia parisienne de l’entre-deux-guerres et plus particulièrement de Jean Cocteau. Mais savez-vous l’origine de son drôle de nom «Boeuf sur le Toit» ? L’explication : “Avant de faire rêver toute une génération de Parisiens, Le Boeuf sur le Toit est une samba (Boi no Telhado de José Monteiro ou Zé Boiadeiro) succès du carnaval de Rio de Janeiro en 1918, qui avait séduit un jeune musicien français.»
Bref, on fil de votre lecture, de vos lectures, vous apprendrez toujours un peu plus sur cette vieille et belle relation qui depuis des siècles unit la France et le Brésil. Un ouvrage étonnant, très bien documenté et illustré. Un beau cadeau de Noël…
Par Marie Torres – Micmag.net – Décembre 2019
Les Brésiliens dans le Marais : quelle histoire !
Entièrement consacrée au monde lusophone, la maison d’édition Chandeigne publie Les Brésiliens à Paris, une jolie promenade à travers les rues de la capitale qui révèle les traces de l’amitié historique entre le Brésil et la France.
Hyper méticuleuse sans être ennuyeuse, l’auteure Adriana Brandão, journaliste à RFI et docteure en histoire, parcourt un par un les siècles et les arrondissements pour ressusciter les personnages et les anecdotes qui ont tissé le lien franco-brésilien, aussi profond que méconnu.
Pour ce qui nous concerne – les 3e et 4e arrondissements, c’est-à-dire le Marais – Les Brésiliens à Paris nous apprend que le tabac fut pour la première fois ramené du Brésil vers 1560 pour être planté dans l’enclos du Temple, avant qu’un quidam nommé Jean Nicot lui donne son nom : tabac, donc.
L’auteure nous raconte aussi l’histoire de la Chapelle de l’Humanité, ouverte au début du XXe siècle au 5, rue Payenne. Elle est dédiée au positivisme, cette « religion sans dieu » élaborée par Auguste Comte dont la devise flotte toujours sur le drapeau brésilien : « Ordre et Progrès ».
Également dans le 3e, il est question, quelques pages plus loin, d’un appartement situé rue Chapon où sous la dictature (1964-1985) des figures de l’exil brésilien se retrouvaient pour parler politique. Parmi eux : les musiciens Caetano Veloso et Gilberto Gil.
Le chapitre consacré au 4e arrondissement évoque l’écrivain Jorge Amado (1912-2001) et son amour de Paris. L’auteur de La Baie de tous les saints possédait un appartement quai des Célestins.
Enfin, Brandão nous apprend que la plus grande collection d’art brésilien se trouve dans la Marais mais qu’elle est… invisible. Composée de plus de 650 peintures, sculptures, photographies, vidéos, etc. elle se trouve dans les réserves du Centre Pompidou, qui la montre rarement.
Les autres chapitres complètent cette histoire singulière de Paris, joliment illustrée, comme d’ailleurs tous les ouvrages de la maison Chandeigne, réputée pour son amour des livres édités avec soin.
Par Axel Gylden – Le Marais Mood – Décembre 2019
Dixième numéro de Chemins d’histoire, l’émission d’histoire de Radio Clype, émission réalisée par Margot Leutard, animée par Luc Daireaux
Invitée : Adriana Brandão, docteure en histoire, journaliste à RFI, auteure de Les Brésiliens à Paris, au fil des siècles et des arrondissements
Émission diffusée le dimanche 24 novembre 2019
Livro revela cinco séculos da presença brasileira em Paris
Podcast à écouter ici ! Programme en portugais.
Famosos ou anônimos, os brasileiros que nos últimos cinco séculos marcaram a história do Brasil na capital francesa são os protagonistas do livro “Les Brésiliens à Paris – au fil des siècles et des arrondissements” (‘Os brasileiros em Paris – ao longo dos séculos e dos bairros’, em tradução livre), escrito pela jornalista Adriana Brandão e com lançamento nesta terça-feira (19) na Maison de l’Amérique Latine, em Paris.
As 350 páginas conduzem o leitor a um passeio e um panorama da presença e influência de brasileiros na capital francesa desde o século 16. Publicado pela editora Chandeigne, o livro é o 2° de uma série que tem o objetivo de registrar a presença lusófona na capital francesa.
O primeiro volume foi dedicado aos portugueses, já que Paris é um das metrópoles do mundo que concentra o maior número de descendentes da comunidade, com mais de 1,5 milhão de pessoas. A sequência pelo Brasil foi uma evidência e confirma a importância da contribuição dos brasileiros para a difusão da língua portuguesa, além de atender a um projeto da editora Anne Lima.
“Ficamos impressionadas com a importância da presença brasileira em Paris. Uma presença que não é numerosa como a dos portugueses, mas simbolicamente é muito importante”, destaca Adriana.
O ponto de partida foi transitar pela geografia da cidade para revelar a presença dos brasileiros ao longo da história e pelos 20 arrondissements (bairros) de Paris. “A ideia também era fazer um livro prazeroso, como um guia de viagem histórico, mas com anedotas. Não se queria fazer um dicionário nem uma enciclopédia, seria difícil de ler. O que tentamos foi a cada personagem desenvolver uma história: porque veio para a França, o que fez aqui e o que levou para o Brasil. A ideia era fazer uma leitura mais agradável”, justifica.
Lista extensa
Foram cinco anos de pesquisa para a elaboração do livro. Depois de um levantamento exaustivo de todos os brasileiros importantes, famosos ou anônimos, que passaram pela capital francesa, a jornalista selecionou o que ela e a editora consideraram os mais representativos de uma relação marcada por uma influência e admiração mútuas.
“A ideia não era mostrar apenas os que todos conhecem, mas também mostrar brasileiros que hoje são desconhecidos, que ficaram esquecidos pela história, mas tiveram um papel importante nesta relação franco-brasileira, assim como os anônimos que escolheram a França para viver e também contribuíram para esta relação, apesar de a história deles não ser tão conhecida da historiografia oficial”, conta.
Foram cerca de 300 nomes selecionados na lista inicial, mas nem todos ganharam espaço na obra. “Foi difícil eliminar e falar de todo mundo”, revela a jornalista.
Além das entrevistas e do trabalho jornalístico, o arquivo da Biblioteca Nacional da França foi fundamental para a evolução da pesquisa. Boa parte dos documentos foi encontrada na seção França-Brasil da plataforma digital constituída por meio uma parceria com a Biblioteca Nacional brasileira.
“Como poderia imaginar que eles foram tão numerosos, ao longo dos séculos, esses brasileiros célebres ou desconhecidos que escolheram fixar residência em Paris ou de passar longas temporadas na cidade?”, escreveu o jornalista e escritor francês Gilles Lapouge no prefácio da obra. “Adriana Brandão conta o fascínio que exercem um sobre o outro, desde o século 16 e continuadamente, o Brasil e a França”, acrescentou.
Música “embaixadora”
Dos índios Tupinambá que desembarcaram em Paris no século 16 à inauguração do Jardim Marielle Franco, no mês de setembro, a jornalista revela uma presença constante dos brasileiros em Paris, sejam eles expoentes das artes, história, esporte, política, economia ou ciências.
Um dos aspectos mais ressaltados do livro é a presença da música brasileira que desempenha um papel de “embaixadora do país” na capital francesa, segundo Adriana. Um dos exemplos mais eloquentes é o da música clássica, com Heitor Villa-Lobos.
“Foi da França que ele conseguiu conquistar o mundo. No Brasil, as pessoas diziam que ele era muito folclórico, moderno. Daqui ele teve o reconhecimento, conquistou o mundo e o próprio Brasil”, conta.
Nas diferentes ondas de imigração de brasileiros a Paris, o livro destaca o período em que a cidade acolheu diversos exilados durante os anos de chumbo (1964 -1985). “Paris foi a capital do exílio brasileiro durante a ditadura militar. Mais de 1.500 brasileiros foram acolhidos pelo governo francês”, recorda.
Presença feminina marcante
Um dos aspectos que mais surpreendeu a jornalista durante a fase de elaboração do livro foi a quantidade de mulheres que reforçaram os laços entre os dois países. “A presença feminina foi constante e forte desde o século 19. Muitas precursoras do feminino no Brasil vieram para a França para fugir da sociedade machista e patriarcal brasileira”, comenta.
“A escritora Nísia Floresta é reconhecida e um pouco esquecida. Ela tem vários livros publicados. Ela foi uma das primeiras discípulas positivistas do Augusto Comte e teve um papel muito importante durante a República brasileira”, exemplifica. “No século 19, a Abigail Andrade, foi uma das primeiras brasileiras a ser reconhecida como artista plástica e passou a viver da arte. A Eufrásia Teixeira Leite, namorada do abolicionista Joaquim Nabuco, sabia lidar com dinheiro. Ela foi uma das primeiras mulheres a investir na Bolsa de Paris. Ela multiplicou a fortuna do pai até o ponto em que seu atestado de óbito está escrito como profissão: milionária”, relata.
O livro, rico em ilustrações e reproduções de fotos e gravuras raras, também revela os locais que mantém registros físico da presença brasileira na cidade, entre eles os dedicados a Santos Dumont, conhecido como “Pai da Aviação”.
Ele foi o que mais deixou marcas na geografia parisiense, segundo a autora. “Foi em Paris que ele fez o primeiro voo homologado do 14 Bis. Tem uma placa falando do Santos Dumont na avenida Champs- Elysées, monumentos e uma rua com o nome do brasileiro”.
“Uma placa também na cidade lembra que o Brasil foi o único país da América do Sul a participar da 1ª Guerra Mundial, com o envio de uma missão médica, que fundou um hospital. Uma placa lembra essa participação”, conta.
Fundada em 1984, a redação brasileira da Rádio França Internacional é citada na obra. “A RFI espelha e reflete essa relação franco-brasileira. A redação é como uma ponte que continua ligando a França e o Brasil”, comenta.
Nas livrarias de toda a França, o livro “Les brésiliens à Paris” ainda não tem previsão de ser lançado no Brasil em uma versão em português.
“Alguns editores já falaram que tem interesse. Espero que seja em breve”, declara a autora.
Elcio Ramalho – RFI Brasil – Novembre 2019
Adriana Brandão au micro du journaliste Artur Silva sur Radio Alfa. Diffusé le 8 décembre 2019.
À écouter à partir de 1h14m. Vous pouvez écouter en cliquant ici.