Chasseur d'esclaves
Traducteur Anne-Marie Quint
Description
Coups de cœur libraires
Il ne faut pas lire Machado de Assis. Il faut le relire.
Prenez cette nouvelle terrible de quelques pages sur l’esclavage, «Père contre Mère». Rio, XIXe siècle, la traite des esclaves est abolie (1850), mais l’esclavage et la contrebande sont toujours une réalité. Cândido Neves, instable et paresseux, a fini par choisir comme gagne-pain la chasse aux esclaves fugitifs contre récompense. Mais la concurrence est grande et donc les revenus peu réguliers. Il épouse la jeune Clara, le couple vit dans une grande précarité. Cependant l’enfant arrive dans ce foyer misérable. Une nuit de désespoir, où Cândido résigné va porter son fils au tour de l’orphelinat, dans l’ombre il identifie une esclave depuis longtemps recherchée contre grande récompense. L’esclave s’avère être enceinte...
«Facétieux et léger dans l’apparence, ce prosateur est le maître des dédoublements et des “duplicités”, expert en scepticisme, ironies, vraies fausses digressions et approches obliques de sa société et de la condition humaine. À ce titre comme à bien d’autres, et quoique issu d’une position ingrate, Joaquim Maria Machado de Assis (1839-1908), mulâtre descendant d’esclaves, sujet dit-on à quelques bégaiements et crises d’épilepsie, peut être considéré comme le père des lettres brésiliennes. Auteur d’une œuvre magistrale, romans, nouvelles, chroniques… à la fois grand public et d’un extrême raffinement, co-fondateur et premier président de l’Académie brésilienne (1897), il a jeté les bases d’une littérature nationale par “instinct”, dénuée des ingrédients diversement exploités par le romantisme et le réalisme: le pittoresque et la couleur locale, pour se fondre dans l’universel.» (Michel Riaudel)