Avec son carnet de voyage, Lisbonne balades dessinées, Valérie Linder nous livre, à travers ses aquarelles et ses textes, une cartographie de la ville qu’elle a pris soins d’explorer en toute sensibilité.
Lisbonne n’est pas faite que de jaune et de bleu. La palette de Valérie Linder nous éclaire au-delà de ces couleurs clichés attribuées à la capitale du Portugal.
Dès le début de l’ouvrage, Valérie Linder nous ouvre sa mallette, comme un artisan qui donnerait à voir le contenu de sa boîte à outils. Des outils simples “plan de la ville déplié / eau / aquarelle / une tasse / trois pinceaux / le chiffon”.
Ce texte d’ouverture sonne comme un manifeste, il se termine sur ces mots “*simplement commencer”. L’outil, apparemment basique, ne suffit pas. Il faut l’animer. Alors, d’espaces connus en anonymes coins de rues, Valérie Linder nous embarque. Sa force est là, nous faire découvrir la beauté d’une ville, aux pas des déambulations dessinées. Les aquarelles reflètent très bien ce moment de pause et de pose où la dessinatrice s’est installée pour s’imprégner du lieu. Car il s’agit bien du portrait d’une ville à travers ses places et ses rues. Les personnes sont seulement esquissées et font figures de fantômes, évoquées par un trait léger. La magie des couleurs fait vibrer le dessin. Lisbonne se dévoile sous des nuances variées où éclatent les lumières du jour.
La dessinatrice s’attarde sur ce qu’elle veut nous donner à voir, un angle d’escalier, une fenêtre nichée au creux des azuléjos, alors que passe un chat. La chaise et le banc restent vides, dans l’attente des occupant du lieu qui viendront profiter d’une heure moins chaude pour assister au spectacle de la rue.
Il peut s’agir aussi d’un endroit moins typique. Deux grands arbres devant une maison à la façade orangée, au premier plan un banc avec une femme, un vélo d’enfant est à ses côtés. La femme a posé son livre ou son carnet. Chez Valérie Linder, tantôt le blanc du papier explose comme la puissante lumière du Sud, tantôt il guide le regard vers le paysage qui émane de la page.
Pour étayer son exploration urbaine et poétique, en plus du dessin, l’auteure s’appuie sur les mots. Ces écrits parsèment l’ouvrage, ponctuant la promenade lisboète. Chaque texte se termine par une maxime, ou plutôt un précepte propre à l’art de la balade dessinée: “*regarder pour dessiner” qui répond à “*dessiner pour regarder” énoncé au début. L’auteure nous appelle à revenir à l’essentiel.
Valérie Linder possède le talent de nous emmener dans ses paysages où ses pinceaux nous touchent par le bruissement doux de leur couleur. Ses aquarelles possèdent une grâce dans laquelle l’instant d’une ville est piégé.
Patrice Lumeau – Mobilis – Novembre 2019
Florence Dutheil parle de Lisbonne balades dessinées de Valérie Linder dans son Émission “Enfantillages”, diffusée le 10 juillet 2019. À écouter à 6 minutes 15.
“On ralentit le tempo le temps d’une escale à Lisbonne. Par petites touches et une série de verbes – se préparer, respirer, chercher, cadrer… -, l’auteure nous guide dans de poétiques déambulations où les pastels « dépaysent » le regard. Le pointillé jaune du tram, le bleu des carreaux de faïence, le vert des palmiers de Belém, tout est là de la capitale portugaise. « Le dessin voyage le paysage », dit joliment le texte”
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Jean Noël Levavasseur présente Lisbonne balades dessinées de Valérie Linder dans l’émission La bullothèque sur radio Évasion.
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