Quand survient une averse, il peut s’en passer des choses ! En témoigne cette belle histoire sans paroles qui commence dans l’affolement général au moment où quelques gouttes de pluie viennent disperser un groupe occupé à ses activités. Chacun part alors dans sa direction et va se réfugier chez lui où il se retrouve bientôt esseulé. C’est alors que se construisent de nouveaux mondes : la maison aux allures de caverne se décompose puis se recompose pour faire naître une forêt, un oiseau, des animaux ou encore les pétales d’une fleur. Tout en camaïeu de bleu et vert, les formes se découpent à la manière d’un kaléidoscope, se forment et se déforment, s’émiettent en une multitude de petits morceaux éparpillés par le vent. Au milieu de ce théâtre de papier, un bonhomme rouge sans visage tue l’ennui en jouant avec un ballon rouge qui traîne dans les parages. Le temps de tourner encore quelques pages, et que cesse l’averse, le bonhomme rouge délaissera finalement son ballon pour reprendre le cours de sa vie, en attendant sans doute la prochaine pluie.
Jeune illustratrice formée à l’École supérieure d’art et de design d’Orléans, Eléa Dos Santos a déjà publié deux autres albums dans la même veine : Les cailloux (2018) et Le jardin (2020) également aux éditions Chandeigne. Ces deux ouvrages partagent avec L’averse de nombreux points communs : le goût pour les formes simples et colorées, tout en courbes, un dessin organique mêlant matière minérale et végétale, des petits bonhommes en mouvement et aux traits à peine esquissés qui portent en eux des récits universels.
Eléa Dos Santos a le talent d’ouvrir les imaginaires et son travail constituera à coup sûr un bon terrain de jeu pour encourager la créativité des jeunes enfants.
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Ricochet / Institut Suisse Jeunesse et Média – 26 juillet 2023 – Aurélie Crandt
Quand la pluie nous permet de nous évader
Dehors il pleut, et alors ?
Il y en a qui lisent, d’autres qui se baignent, d’autres encore font de la musique ou se balancent sur des lianes, bref personne ne s’ennuie. Mais voilà que la pluie tombe et tout le monde court se mettre à l’abri. Dans la grotte où il s’est réfugié, un personnage trouve un ballon, il a dû passer par un trou qui donne sur l’extérieur (trou bien pratique pour observer la pluie, d’ailleurs). Alors que l’ennui le guette (un ballon et une fenêtre donnant sur la pluie, ça n’occupe pas longtemps quand on est seul.e), son monde commence à se transformer.
Après Les Cailloux (Pépite de Montreuil en 2018 et chroniqué ici), et Le Jardin (chroniqué là), Eléa Dos Santos nous invite ici à nous réfugier dans une grotte, pour cause d’averse. Rassurez-vous si vous êtes claustrophobe, la grotte n’est pas si petite puisqu’on peut y croiser des créatures fantastiques, des fleurs géantes et bien plus encore ! Véritable ode à l’imagination ! L’averse, comme les deux albums précédents, est un livre sans texte aux couleurs éclatantes. Eléa Dos Santos continue de séduire, avec son travail, les enfants comme les amateur.ices de belles illustrations.
Gabriel LUCAS, rédacteur en chef de La Mare aux Mots
La Mare aux mots, Le 30 mai 2023
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