Le 20 septembre 2019, les cinq navires de l’escadre, après plus d’un an de préparation sur les quais de Séville, s’élancent depuis le port de Sanlúcar de Barrameda pour un voyage dont seul Magellan et ses pilotes connaissent la route et le but.
Il s’agit de cinq nefs : la Trinidad, la nef amirale commandée par Magellan (110 tonneaux, 62 hommes), le San Antonio (120 T, 55 hommes), la Concepción (90 T, 44 hommes), la Victoria (85 T, 45 hommes) et le Santiago (75 T, 31 hommes). Ce sont de petits bâtiments qui font entre 20 à 30 m de long maximum, dont les coques sont bourrées de vivres et de vin pour deux ans, de canons, d’agrès, de caisses de marchandises pour le troc (qui vont des barres d’argent et de cuivre aux grelots et aux hameçons). Les hommes ont à peine la place de s’allonger pour dormir ou pour simplement se déplacer. Il est difficile de s’imaginer l’entassement et la promiscuité que les marins vont devoir endurer pendant des mois et des mois, encore plus difficilement sous le cagnard ou par gros temps.
Au total 237 hommes sont embarqués. Quatre monteront au Canaries, un descendra. Le fils métis du pilote João de Carvalho les rejoindra dans la baie de Rio. Au total ce sont 242 personnes qui vont participer au plus extraordinaire des voyages maritimes de tous les temps – une expédition conçue par un Portugais, promue et financée par la Couronne d’Espagne, avec un équipage cosmopolite.
On y dénombre en effet 139 Espagnols (dont 66 Andalous et 29 Basques), 31 Portugais, 26 Italiens, 19 Français – dont un fera le tour du monde –, 9 Grecs, 5 Flamands, 4 Allemands, 2 Irlandais, 1 Anglais, 2 Noirs africains, deux métis luso-brésilien et hispano-indien, un Goanais et un Malais (Henrique, l’esclave de Magellan).
Parmi eux, il y aura 91 hommes qui reviendront en Europe, dont 35 auront accompli le tour du monde (et non 18)… Mais ne dévoilons pas tout de suite les péripéties qui expliquent ces chiffres….
Michel Chandeigne
à suivre…