Une mission au Pérou. La relation du père Eder S. J. chez les Moxos (1753-1767)

Auteur FRANÇOIS XAVIER EDER
Description
Coups de cœur libraires
Le témoignage du père Eder s’inscrit dans un ensemble fort précieux pour la connaissance des groupes ethniques de l’Amérique méridionale, pour la plupart aujourd’hui disparus. Il s’agit du corpus documentaire que l’on doit aux pères jésuites expulsés de leurs réductions par l’édit royal de 1767, et généralement rédigé en Europe pendant leur retraite forcée. Cette petite encyclopédie (1 volume de XVIII-383 p., une
carte et 7 planches) relative au territoire des Moxos et à ses habitants, les Tiboïtes et les Baures, vient compléter la précieuse série des témoignages de Florián Paucke sur les Mocoví, de Martin Dobrizhoffer sur les Abipons, de Thomas Falkner sur les groupes de Patagonie, de José Sánchez Labrador sur les Mbayá, etc., dont l’ensemble constitue un apport irremplaçable sur les « derniers sauvages » soumis, selon la formule de la Bible, au « joug suave de l’Évangile » (Matthieu, 11-30). Une carte détaillée et de curieuses gravures, réalisées sans doute à partir de dessins originaux qui sont tout aussi méconnus que le texte, ajoutent à la valeur exceptionnelle de ce document. L’ensemble comprend cinq livres. Le premier offre une description succincte du Pérou et en particulier de sa capitale – car toute la province jésuite d’Amérique méridionale dépendait de Lima –, de sa topographie et de l’essentiel à en connaître concernant la faune, la flore, la société. C’est avec le Livre II que commence véritablement la description du pays des Moxos ; il en présente la géographie et le climat, les fleuves – point essentiel dans cette immense zone marécageuse, en grande partie inondée six mois par an – et les productions végétales. Le Livre III est consacré aux animaux, depuis les mammifères, jusqu’aux insectes et aux vers en passant par les oiseaux les poissons et les amphibiens. Dans Livre IV, le texte aborde enfin l’élément humain avec une description des indigènes : traits physiques, facultés intellectuelles, supestitions, art du poison, vie sociale et, pour finir, une vigoureuse charge contre leurs grands et cruels ennemis, les Mameluks de Sao Paulo comme une véritable peste (infestatio). Le Livre V traite des comportements des Indiens dans la vie courante : la chasse aux bêtes sauvages, la pêche, leur habileté manuelle, le boire et le manger, les fêtes et divertissements, la vie familiale – femmes et concubines, éducation des enfants –, les maladies et traitements, et enfin la vie politique.