Poète, traducteur, homme de théâtre, le portugais Valério Romão publie aux éditions Chandeigne, un premier roman renversant. Autisme traduit par Elisabeth Monteiro Rodrigues, inaugure une trilogie intitulée Paternités ratées. Doté d’une radicale lucidité, le romancier examine au microscope un couple Rogério et Marta qui lutte quotidiennement pour leur fils Henrique, atteint d’autisme. En examinant ces personnages désemparés par la solitude, par le manque de structures et d’un accompagnement adaptés, l’auteur tisse une toile de phrases amples qui telle une pieuvre, s’enroulent autour de la conscience des lecteurs. L’écriture polyphonique réfléchit le miroitement fragmenté des pensées, des impasses de la parentalité, de la transmission. Dans l’univers clos des urgences, Romão nous piège et s’inscrit dans le sillage de Kafka en parachevant Autisme par une lettre au père.
Dernières Nouvelles d’Alsace le 9 juillet 2016 de Veneranda Paladino