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Manoel de Oliveira
Né en 1908 à Porto, fils de bonne famille, Manoel de Oliveira entre dans le milieu du cinéma en tant qu’acteur, notamment dans le premier film parlant portugais, La Chanson de Lisbonne. Ce jeune passionné de courses automobiles tourne son premier court-métrage Douro Faina Fluvial, en 1931. Ce documentaire muet sur des ouvriers travaillant sur les rives du fleuve qui traverse Porto est remarqué par la critique.
De Oliveira continue de filmer sa ville dans un film pour enfants, adaptation d’une nouvelle de Rodrigues de Freitas, Aniki Bobo, en 1942. La dictature salazariste met toutefois un frein à ses élans artistiques et de Oliveira doit attendre la fin du régime pour recommencer à tourner des films.
Grand lecteur, il adapte de grands classiques de la littérature portugaise, tels Amour de Perdition, Le Soulier de satin, Val Abraham (adaptation de Madame Bovary qui le fait connaître du public français) ou La Lettre (relecture de La Princesse de Clèves).
S’entourant de collaborateurs et acteurs prestigieux (Paulo Branco comme producteur, John Malkovich, Catherine Deneuve, Michel Piccoli entre autres), Manoel de Oliveira se fait remarquer par des œuvres exigeantes et audacieuses.
Tournant un film par an, ce grand homme est une véritable histoire du cinéma. En effet, celui que l’on a considéré comme le doyen des réalisateurs a vu le passage du muet au parlant, du noir et blanc à la couleur. En 2008, il reçoit une Palme d’Or à Cannes pour l’ensemble de sa carrière. Il décède à l’âge vénérable de 106 ans en 2015.
Il est aujourd’hui considéré comme le plus réalisateur de cinéma portugais.
A voir également : Singularités d’une jeune fille blonde, Le Couvent, L’Etrange affaire Angélica.