Uriel da Costa et Baruch Spinoza, deux excommunications

qui illustrent la douloureuse expérience des nouveaux-chrétiens au sein du judaïsme

Uryel Acosta et Spinoza, Samuel Hirszenberg (d’après). Carte postale, Varsovie, xxe siècle. © mahJ

Uriel Acosta, Exemplar Humanae Vitae, Gouda, 1687.

Uriel da Costa (1585-1640)

« Pour que je sois complet, je dirai que je m’appelais au Portugal, comme chrétien, Gabriel da Costa, et parmi les Juifs, (quel démon m’a poussé vers eux ?) Uriel. »
C’est sur ces mots qu’Uriel da Costa achève son autobiographie testamentaire Exemplar Humanae Vitae (Image d’une vie humaine) avant de mettre fin à ses jours.

I.-S.Révah, La religion d’Uriel da Costa. Marrane de Porto (d’après des documents inédits)

Baruch Spinoza (1632 – 1677)

Portrait de Benedictus de Spinoza, anonyme, vers 1665.

Baruch de Spinoza menacé par une foule en colère dans la rue près de la synagogue portugaise à Amsterdam, 1667. Gravure, d’après dessin de Jacobus Buys, 1784.
© Rijksmuseum

La mise au ban de Spinoza :
délitement communautaire ou sécularisation du judaïsme ?

NATALIA MUCHNIK

Le 6 av 5416 (26/27 juillet 1656), les instances dirigeantes de la congrégation judéo-ibérique d’Amsterdam prononcent le ḥerem qui exclut Baruch de Spinoza de la communauté. Les circonstances de la rupture et la singularité du philosophe, largement discutées par l’histoire de la philosophie, ont longtemps effacé l’ampleur de la « continuité hétérodoxe » qui ronge alors les congrégations juives européennes

Paru dans Histoire des Juifs. Un voyage en 80 ans, de l’Antiquité à nos jours. Sous la direction de Pierre Savy, avec Katell Berthelot et Audrey Kichelewski. PUF, 2020, p. 289-293.