A la recherche des pirates casher
MICHAEL STUDEMUND-HALÉVY
Dans le cimetière juif de Willemstad à Curaçao, au moins cinq pierres tombales ornées de représentations de bateaux signalent que le défunt a eu une carrière maritime, comme capitaine, ou matelot, propriétaire de bateau ou armateur, pour son propre compte ou pour celui d’autrui.
Têtes de morts et squelettes, théâtralement mis en scène avec leurs orbites creusées et leur rictus, agrémentés ou non d’os entrecroisés, et complétés par un sablier, décorent les tombes de ces nouveaux chrétiens chassés d’Espagne et du Portugal, juifs convertis de force et revenus au judaïsme dans l’Ancien ou le Nouveau monde.
Etaient-ils pirates ? On l’ignore. Il y a eu des pirates et des corsaires juifs depuis l’antiquité mais leur nombre devait être restreint. A quelques exceptions près, dont celles de ces trois personnages, leurs noms restent inconnus.
Homme en costume oriental portrait présumé de Samuel Pallache. Rembrandt, Vers 1635. © National Gallery of Art, Washington, D.C., Andres W. Mellon Collection
Article paru dans Rache, Geschichteundfantasie, Jüdisches Museum Frankfort, Hanser, 2022.