L’histoire juive à Belmonte et à Tomar

Synagogue de Tomar au Portugal.
Une relique du patrimoine juif au Portugal

Histoire juive de Belmonte – Portugal

Samuel Schwarz

Belmonte

Extrait de l’introduction La découverte des marranes, Les crypto-juifs au Portugal / Chandeigne

Ce fut en province que nous commençâmes à étudier des familles marranes, lesquelles, si elles restent officiellement chrétiennes, conservent encore, dans leur intimité, des traditions juives. La première communauté marrane qu’il nous fut donné de connaître fut celle de Belmonte, en 1917.

Belmonte qui, comme son nom l’indique, est une pittoresque petite ville située sur le sommet d’une colline, appartient au district de Castelo Branco et à la montagneuse province portugaise de laBeira Baixa. Dans le même district et à proximité de Belmonte, se trouve l’important centre manufacturier Covilhã, « Manchester » portugais en miniature, vieille cité considérée dans toute la province comme ville juive par excellence, à cause du grand nombre de ses habitants marranes.

Mais Belmonte est probablement encore plus antique que Covilhã à en juger par sa vieille citadelle, encore relativement bien conservée et les ruines, encore majestueuses, d’une svelte tour romaine.

Nous avons aussi découvert qu’il existait déjà à Belmonte, au XIIIe siècle, une communauté juive organisée, possédant une synagogue.

Stèle de l’ancienne synagogue de Belmonte de 1297, avec inscription en hébreu.
© Museu judaico de Belmonte

Musée luso-hébraïque « Abraham Zacuto » de Tomar

Samuel Schwarz

Nous raconterons en quelques mots son histoire :

L’ancienne synagogue de Tomar, située dans la rue Joaquim Jacinto, anciennement rue Nova, où a été installé le Musée luso-hébraïque de Tomar, constitue à elle seule un véritable joyau muséographique d’art architectonique du XVIe siècle, de conception orientale dont rares sont les exemples dans le pays. De plus, elle possède le triste privilège d’être l’unique édifice synagogal qui existe encore dans le pays, antérieur au décret de l’expulsion de 1496.

Projecto de organização de um museu Luso-Hebraico na antiga sinagoga de Tomar, Lisboa, 1939.

Ne considérons pas comme achevé le chapitre relatif aux institutions hébraïques au Portugal sans nous référer à la plus importante et à la plus précieuse de toutes, le musée luso-hébraïque de Tomar.

Nous l’avons gardé pour la fin, car le musée en question n’a pas été construit par la communauté Israélite, mais bel et bien par l’État portugais, à qui revient tout l’honneur de sa fondation.

Nous raconterons en quelques mots son histoire :

L’ancienne synagogue de Tomar, située dans la rue Joaquim Jacinto, anciennement rue Nova, où a été installé le Musée luso-hébraïque de Tomar, constitue à elle seule un véritable joyau muséographique d’art architectonique du XVIe siècle, de conception orientale dont rares sont les exemples dans le pays. De plus, elle possède le triste privilège d’être l’unique édifice synagogal qui existe encore dans le pays, antérieur au décret de l’expulsion de 1496.

Rien ne reste, en effet, des anciennes synagogues de Lisbonne, Porto, Coimbra ou des autres villes et communes portugaises. Si ce n’est les inscriptions hébraïques des deux premières ou celles encore de la petite ville de la région de Beira, Belmonte.

Toutes les synagogues ont disparu, détruites par le feu, par le marteau de démolition ou simplement par l’usure des siècles, à l’exception de celle de Tomar, qui, presque intacte, a miraculeusement échappé aux affronts des hommes et du temps.

Plaque de rue, Tomar

Samuel Schwarz, Extrait de l’introduction La découverte des marranes, Les crypto-juifs au Portugal, Chandeigne